Carine Bado crée une plateforme pour aider les parents à naviguer dans le « désert de garde d'enfants » du Canada

Carine Bado, PDG et fondatrice de My Little Tribe

La lutte pour trouver des services de garde d'enfants est familière pour Carine Bado. En tant que PDG et fondatrice de My Little Tribe, sa frustration de naviguer dans ce qu'elle appelle le « désert des services de garde d'enfants » du Canada est ce qui l'a amenée à créer une solution pour soulager la douleur à laquelle des millions de parents sont confrontés quotidiennement.

« La réalité est devenue très difficile et a eu un impact sur ma vie en tant que personne, ma carrière, mon revenu financier – tout a commencé à graviter autour de la garde d'enfants », dit Carine. « J'avais besoin de services de garde d'enfants pour pouvoir aller travailler, j'avais besoin de services de garde d'enfants pour poursuivre ma carrière et continuer à m'épanouir et même pour répondre aux besoins de ma famille et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que le système était un peu archaïque. » L'an dernier, un peu plus de la moitié des enfants canadiens âgés de 0 à 5 ans se trouvaient dans des services de garde agréés ou non agréés. Pourtant, Statistique Canada affirme que 49 % des parents ont eu de la difficulté à trouver des services de garde d'enfants , de nombreux enfants languissant sur les listes d'attente.

Voici My Little Tribe. Étant arrivée au Canada en tant qu'immigrante, Carine a fini par devenir mère, rejoignant les rangs des parents à travers le pays, souvent laissés se bousculer pour trouver des services de garde fiables. En s'appuyant sur son expérience vécue, elle a construit une plate-forme de réservation reliant les parents aux nounous, aux baby-sitters et aux garderies en milieu familial : des services de garde privés et indépendants rendus facilement consultables grâce à un système de réservation en temps réel. Les parents peuvent aller sur la plate-forme, entrer leurs paramètres de recherche (y compris le budget, la langue et l'emplacement, entre autres) et recevoir des options en fonction de leurs critères de recherche. Le fournisseur de services de garde recevra alors la demande de réservation, quelques informations sur la famille et aura alors la possibilité d'accepter ou de refuser la demande.

« Le défi dans la culture occidentale est que les gens ont des choses différentes qui se passent et parfois la disponibilité n'est pas nécessairement aussi facile à naviguer », dit Carine, ajoutant que la startup est la réponse de la technologie à un problème social. « Il est temps d'utiliser certains des outils dont nous disposons pour améliorer certaines des réalités auxquelles les familles sont confrontées. »  En mettant maintenant l'accent sur les partenariats stratégiques, My Little Tribe travaille avec des agences d'établissement et d'emploi pour les jeunes, des agences familiales ou toute autre organisation offrant une formation au personnel de l'EPE.

La technologie facilitant le changement dans les secteurs de la condition physique, de la santé, de la finance et d'autres secteurs, Carine croit que la garde d'enfants n'est qu'une progression naturelle. Son grand objectif est maintenant de lever des capitaux, un défi connu pour les fondateurs de technologies noires. Bien que les données pour les startups technologiques noires au Canada sont rares, les données des États-Unis montrent que le financement de capital de risque aux startups fondées par des Noirs n'a même pas atteint 1 milliard de dollars américains l'année dernière, le plus bas depuis 2016. De nombreux entrepreneurs noirs démontrent une traction avec ce qu'ils construisent, mais Carine dit qu'il reste un besoin de plaider pour plus d'investissements dans les entreprises dirigées par des Noirs. Comprendre les défis uniques des entrepreneurs noirs est une première étape cruciale pour créer ces opportunités pour eux de grandir et de prospérer.  Carine se souvient d'avoir présenté sa startup à des bailleurs de fonds potentiels et d'avoir remarquer qu'elle était soit la seule personne noire dans la pièce, la seule femme dans la pièce ou la seule femme noire dans la pièce.

« Nous avons de bonnes idées, nous avons d'excellents prototypes, nous avons de grands talents, nous sommes prêts à affronter le monde », dit Carine. « Il devrait y avoir plus de conversations sur l'inclusion afin de mettre davantage l'accent sur les entrepreneurs noirs. » Le Carrefour du savoir pour l'entrepreneuriat des communautés noires (CSEN) comble cet écart en mettant l'accent sur l'acquisition d'un aperçu des expériences des entrepreneurs noirs qui peuvent être utilisés pour façonner des politiques qui auront un impact significatif sur la croissance des entreprises noires. Les propriétaires d'entreprises noirs de partout au pays sont encouragés à participer au sondage CSEN, qui pourrait aider à façonner l'avenir de l'entrepreneuriat noir au Canada.
Alors que Carine cherche à obtenir une équipe de développeurs technologiques, elle sait qu'il existe un marché pour My Little Tribe. Elle garde espoir qu'il continuera de croître, se lançant au sud de la frontière et dans d'autres pays également. Les défis auxquels les femmes sont confrontées, dit-elle, sont universels.

« C'est ce qui me motive. C'est cette prise de conscience que quelque chose ne fonctionne pas dans le système et que c'est l'affaire de tout le monde. Ce n'est pas l'affaire de la mère, ce n'est pas seulement l'affaire du père - c'est l'affaire de tout le monde », dit Carine. La garde d'enfants est un défi qui touche la cellule familiale, le lieu de travail, l'ensemble du système. L'an dernier, en raison des difficultés liées aux services de garde d'enfants, 34 % des parents canadiens ont dû ajuster leurs horaires de travail ou d'études, 33 % ont dû travailler moins d'heures et 31 % ont reporté leur retour au travail. « Tout le monde devrait être conscient des défis et devrait aider, devrait contribuer à résoudre le problème. »